Alors que la maison et sa décoration prennent une importance toute particulière ces dernières années, le budget que consacrent les consommateurs à meubler et à rendre leur intérieur à leur goût augmente considérablement. Les enseignes proposant de la décoration se sont ainsi multipliées et si le choix en termes d’objets de décoration semble immense, l’industrialisation de leur production pousse en fait à une certaine standardisation de la décoration. En effet, tous les objets sont fabriqués à des milliers voire des millions d’exemplaires et se retrouvent dans de nombreuses maisons les amenant petit à petit vers une uniformisation. De plus, ces accessoires souvent de qualité moyenne voire basses sont voués à ne durer que peu de temps et à être changés rapidement pour s’adapter toujours plus vite aux dernières tendances, engendrant de multiples déchets et une pollution conséquente ainsi qu’une empreinte carbone de plus en plus lourde. Face à ce constat, un nouveau mouvement est né, défendant une vision plus artisanale et plus écologique du design : le slow design.
Histoire et principes du Slow Design
À la fin des années 90, la consommation a connu un pic d’accélération notamment au niveau de la restauration, et ce généralement au détriment de la qualité. Face au règne incontestable du fast-food, quelques restaurateurs ont eu envie de revenir aux bases du bien manger et de s’opposer à cette tendance qui allait à l’encontre de leurs valeurs. Le principe de la Slow Food est ainsi né favorisant les produits de qualité, les plats que l’on prend le temps non seulement de préparer et de faire mijoter, mais aussi de déguster. Cette notion de slow a su conquérir son public et s’est ainsi développée en Slow Travel et en Slow Life. Le concept est alors arrivé jusqu’au design et a été théorisé dans ce cadre en 2002 sous la forme d’un livre écrit par un universitaire anglais : Alastair Fuad-Luke. Ce dernier a invité les designers à ralentir le rythme face aux géants du secteur qui produisaient toujours plus et polluaient tout autant. Le Slow Design se positionne en une approche globale du design visant à créer des meubles moins coûteux sur le plan énergétique, mais aussi durable et dans des quantités limitées pour s’éloigner de la standardisation. Cette vision du design s’inscrit dans une mouvance plus large visant le bien-être de l’homme et non juste la satisfaction à court terme du consommateur.
Une tendance écologique et éthique
Le Slow Design consiste à créer des meubles et des objets de décoration en quantité limitée voire des pièces uniques en privilégiant des moyens de production propres, des matières recyclées et des matériaux nobles. La plupart des objets issus de cette tendance sont d’ailleurs faits main par des artisans amoureux de leur métier et souhaitant perpétuer un certain savoir-faire. Se tourner vers le Slow Design c’est ainsi d’une part prendre en compte ses préoccupations environnementales dans sa décoration et son ameublement et d’autre part soutenir une économie humaine s’appuyant sur des artistes et des artisans soucieux de préserver des savoir-faire risquant de disparaître tout en permettant à ces mêmes professionnels de vivre de leur travail. De plus, les objets issus du Slow Design sont des objets ayant une véritable utilité et non juste une valeur esthétique amenée à disparaître au fil des modes, ces produits sont donc destinés à être durable, limitant ainsi les déchets et la pollution.
S’offrir un intérieur unique
Sur les plans éthiques et écologiques, la tendance Slow design a évidemment bien assez d’arguments pour séduire de nombreux acquéreurs, mais les objets conçus dans cet esprit présentent un autre atout de taille : leur caractère unique. En effet, ces pièces sont issues de l’artisanat et donc sont toutes différentes les unes des autres, certains modèles ne sont même fabriqués qu’en un seul exemplaire. Ainsi, choisir de se tourner vers le Slow Design c’est aussi l’occasion de se créer un intérieur unique avec des objets que l’on ne retrouve pas chez ses amis, sa famille ou ses voisins comme cela est si fréquent aujourd’hui.
Le prix du slow design
Si le Slow design est séduisant sur bien des points, il a tout de même un inconvénient majeur : son prix. En effet, les objets s’inscrivant dans cette mouvance sont souvent plus onéreux que les articles produits à la chaîne, les pièces uniques étant les plus chères et les petites séries plus accessibles. Toutefois, il s’agit aussi d’objets de bien meilleure qualité, conçue pour durer dans le temps et surtout respectant l’environnement et les hommes, une caractéristique dont la valeur ne peut pas être évaluée que sur le plan financier.
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